Accueil > FAQ >

Des réponses au sujet de La mission des moussaillons

1. Qu'est ce que l'activité de La mission des moussaillons?

La mission des moussaillons est une activité de dépistage des élèves à risque de présenter des difficultés d'acquisition du langage écrit. Ce dépistage a été pensé pour être effectué avant l'entrée formelle dans le monde de l'écrit afin de mettre en place une intervention ciblée préventive auprès des élèves à risque avant l'entrée en 1re année.

La mission des moussaillons s'effectue auprès de tous les élèves du préscolaire d'une école.

Cette activité de dépistage se déroule dans le contexte naturel du groupe classe.

La mission des moussaillons favorise l'implication de trois intervenants scolaires afin de mieux documenter les besoins spécifiques des élèves.

2. Comment se déroule La mission des moussaillons?

Le test de dépistage s'effectue en environ une heure auprès des élèves d'une classe et demande la participation de trois intervenants. Le groupe est divisé en trois équipes qui doivent vivre des épreuves individuelles sur trois îles différentes. Les tests des élèves sont ensuite corrigés avec un code de correction très exhaustif. Par la suite, un intervenant saisit les données brutes dans un outil d'analyse automatisé qui indique les performances individuelles (en écart-type) des élèves pour chacune des épreuves et au total. L'analyse des résultats est réalisée pour la cohorte saisie (idéalement toutes les classes de maternelle d'une école). L'intervenant peut ensuite imprimer les analyses selon ses besoins (ordre croissant des scores, ordre alphabétique...).

L'ensemble de la démarche demande environ une demi-journée par classe. La première passation demandera possiblement un peu plus de temps que les passations suivantes. La planification et la correction s'accélèrent avec la pratique.

3. Quelles sont les tâches utilisées dans La mission des moussaillons?  

Quatre tâches reconnues scientifiquement pour leur pouvoir prédicteur ont été sélectionnées :

  • Répétition de non-mots (équilibrés en longueur et complexité);
  • Identification de patrons orthographiques plausibles en français;
  • Identification de mots qui contiennent un phonème cible (2 phonèmes à identifier dans des mots, position du phonème cible variée);
  • Écriture et orthographe approchée (prénom, nom, 2 mots et une phrase).

4. À quelle période de l'année doit-on utiliser le dépistage La Mission des Moussaillons?

Ce dépistage a été pensé pour être fait avant l'entrée formelle dans le monde de l'écrit afin de mettre en place une intervention ciblée préventive auprès des élèves à risque avant l'entrée en 1ère année. Il est suggéré d'administrer ce dépistage en maternelle entre les mois de février et juin. La passation dès le début de la première année pourrait aussi être possible. La période choisie peut aussi varier en fonction de l'enseignement dispensé en classe et des ressources disponibles. Pour que le dépistage soit optimal, les élèves doivent avoir été exposés à la plupart des lettres fréquentes en français. On ne pense pas ici à un apprentissage répétitif et très structuré, mais plutôt à des activités de conscience phonologique qui intègrent les correspondances de base lettres-sons. Les élèves doivent donc reconnaître plusieurs lettres et entendre leur son dans les mots. Sans cette base, les moyennes seront trop basses et il sera plus difficile de faire ressortir les élèves qui ont besoin de soutien.  

5. Combien d'enfants ont vécu La mission des moussaillons?

Avant de commercialiser La mission des moussaillons (mars 2011), nous avions expérimenté ce dépistage auprès d'environ 600 élèves du préscolaire de la région de Québec de milieux socio-économiques variés.

Entre avril 2011 et octobre 2011, plus de 800 nouveaux élèves (fin maternelle et début première année) provenant de régions variées du Québec et même du Yukon ont vécu La mission des moussaillons.

6. Les élèves allophones peuvent-ils participer au dépistage La Mission des Moussaillons?

Oui, les élèves allophones peuvent participer à l'activité à partir du moment où ils comprennent suffisamment les consignes pour réaliser les tâches. Pour faciliter la compréhension des consignes, des démonstrations et items de pratique sont prévus au début de chaque tâche facilitent. La performance en répétition de non-mots est un indicateur scientifiquement reconnu des capacités d'acquisition d'une langue étrangère. Lors des épreuves d'identification d'un phonème dans les mots et d'orthographe approchée, les intervenants sont autorisés à nommer autant de fois que nécessaire les stimuli afin de réduire l'influence d'une connaissance limitée du français. Pour la reconnaissance de patrons orthographiques, l'exposition limitée au français écrit semble parfois limiter la performance, surtout dans les cas où la langue d'origine est n'utilise pas notre alphabet.

7. En quoi le calcul de la moyenne et des écarts-types est-il essentiel dans la démarche proposée par La Mission des Moussaillons?

Le calcul de la moyenne et des écarts-types permet de situer chaque élève ayant participé à La Mission des Moussaillons sur la courbe statistique de Gauss. Ainsi, il devient possible de déterminer avec précision quels sont les élèves dont les résultats s'éloignent significativement de la moyenne. Ce sont donc ces élèves qui devraient être priorisés afin de recevoir des interventions ciblées pour ainsi leur permettre de surmonter leurs difficultés le plus tôt possible.

8. Pourquoi analyser les résultats des élèves en fonction des résultats obtenus par les autres élèves de maternelle de leur école (norme cohorte) plutôt qu'avec une norme provinciale?

La philosophie à la base de ce dépistage est d'identifier dans une cohorte école (toutes les maternelles d'une école), les élèves qui répondent moins bien à l'enseignement dispensé en classe afin de leur fournir des services ciblés avant l'entrée formelle dans le monde de l'écrit. On établit donc des moyennes et écarts-types pour chaque école afin de déterminer les élèves qui accusent un retard dans leur milieu. Sur le plan clinique, nous trouvons plus utile de connaître les élèves à risque dans l'école où ils cheminent que de savoir où ils se situent sur une moyenne provinciale. Par exemple, un élève qui obtient un résultat brut de 16/30 dans une école où la moyenne est de 22/30 a besoin d'aide, car il ne progresse pas à la même vitesse que les autres. Par contre, un élève qui obtient ce même résultat de 16/30 dans une école où la moyenne est de 17/30 n'aura pas besoin d'aide supplémentaire puisqu'il a la même vitesse de croisière que ses pairs et que l'enseignement est adapté à sa vitesse.

9. Est-ce que le dépistage La Mission des Moussaillons permet de dépister la dyslexie/dysorthographie?

Non. Le dépistage La Mission des Moussaillons permet d'identifier parmi un groupe d'élèves quels sont ceux qui ont une bonne maitrise des préalables au langage écrit et quels sont ceux chez qui ces préalables ne sont pas suffisamment développés pour leur permettre d'accéder harmonieusement au monde de l'écrit. Toutefois, il ne permet pas d'identifier la cause des difficultés de ces élèves. Ainsi, les élèves qui présentent des difficultés de langage oral, des difficultés cognitives, des difficultés d'attention/concentration, ainsi que ceux qui présentent des difficultés plus spécifiques du langage écrit (comme la dyslexie/dysorthographie) se retrouveront parmi les élèves faibles.

Ce qui pourrait permettre l'identification de la dyslexie/dysorthographie chez les élèves ayant été dépistés par La Mission des Moussaillons, ce sont les interventions ciblées subséquentes et les évaluations complémentaires. En effet, si ces élèves ne présentent pas de déficit langagier à l'oral, ou au plan cognitif, ou attentionnel suffisant pour expliquer l'ampleur des difficultés à l'écrit et que les difficultés résistent aux interventions ciblées, alors la dyslexie/dysorthographie pourrait bien expliquer les difficultés observées.

10. Avec le dépistage La Mission des Moussaillons, risque-t-on d'identifier des élèves plus faibles dans leur cohorte, mais qui ne présentent pas un réel trouble d'apprentissage?

Oui, c'est possible et l'intervention ciblée permettra généralement de clarifier les difficultés.  Trois situations sont présentées à titre d'exemple :

  • Il se peut que les faibles résultats obtenus au dépistage ne découlent pas d'un trouble spécifique de l'apprentissage de l'écrit, mais d'un autre facteur permanent (inattention, dyspraxie) ou temporaire (maladie, comportement).
  • Il se peut aussi que certains élèves aient été identifiés comme étant plus faibles, mais que leurs capacités s'améliorent significativement à la suite d'interventions ciblées. Ainsi, on pourra constater qu'ils ne présentaient pas un trouble réel d'apprentissage et que les interventions réalisées leur auront permis de rattraper la moyenne de leur cohorte et ainsi de poursuivre harmonieusement leur parcours scolaire.
  • Il se peut aussi que certains élèves soient identifiés à risque dans leur cohorte, alors qu'ils auraient pu se situer dans la moyenne s'ils avaient été testés dans une cohorte plus faible (dans une autre école, par exemple). Si tel est le cas, des interventions ciblées devraient leur être offertes puisqu'ils poursuivront leur scolarisation dans leur cohorte, et donc vivront des retards par rapport à cette cohorte si aucun soutien ne leur est offert. Ils représentent donc des élèves à risque dans l'école où ils cheminent.

11. Reconnaissance de patrons orthographiques plausibles en français

Les enfants reçoivent des points pour chaque stimulus bien encerclé ou marqué d'un X. Ils reçoivent donc des points pour tous les mots identifiés comme non plausibles en français (marqués d'un X) ainsi que pour tous les vrais mots encerclés. Les enfants n'ont pas à lire le mot (globalement ou par décodage), c'est plus en jugement global basé sur les conventions écrites implicites et explicites. Il y a effectivement des erreurs plus graves que d'autres. Un élève de maternelle qui encercle la suite de lettres « gttrwxs » a un développement adéquat et n'est pas à risque, même si certains élèves très forts arrivent à la détecter comme impossible. Dans une classe où les préalables au langage écrit sont travaillés régulièrement, l'élève qui progresse adéquatement obtient habituellement un résultat entre 13/20 et 18/20.

Il est important de se rappeler que pour obtenir une analyse statistique valable, la moyenne ne doit pas se situer à 19/20.

12. À quoi servent les navires à colorier?

Les bateaux à colorier ne sont pas comptabilisés dans le chiffrier d'analyse. L'activité des bateaux est un coloriage pour occuper les élèves plus rapides afin qu'ils ne dérangent pas les autres. L'activité des bateaux est présentée sur la première île que visite l'élève et il poursuit son voyage sur les autres îles avec son bateau à terminer. À la fin de l'activité, on peut les laisser aux enfants et plusieurs enseignantes les affichent dans les couloirs dans les jours qui suivent l'activité.

Toutefois, l'observation des stratégies des enfants devant cette tâche est intéressante. Souvent les plus faibles ne portent même pas attention aux couleurs inscrites, alors que les autres utilisent des stratégies variées pour « lire » les couleurs (lettre initiale, comparaison avec les couleurs inscrites sur leurs crayons...).